Pors Even ou Porz Even

Entièrement tourné vers la mer et ses métiers, Pors Even est typiquement un village de pêcheurs.

Après avoir quitté la tour de Kerroc'h (autour de laquelle on peut admirer une roche volcanique rose foncé à violet, rare en Bretagne) en suivant le chemin des douaniers qui évite la Pointe de Porz Don, vous remonterez sans doute vers Perros Hamon pour redescendre plus loin vers un petit port chargé d'une longue hiistoire maritime : Porz Even. Ses petites maisons basses bordaient, dans le passé, la seule rue descendant vers la cale. La plupart datent du 19ème siècle, sont orientées vers le midi et paraissent se serrer comme pour mieux se protéger des vents du Nord. Depuis, le village s'est développé et d'autres maisons, plus modernes, sont venues couvrir la colline, presque jusqu'aux limites de la grève.

Pors Even ou Porz Even

Entièrement tournée vers la mer, cette petite cité tranquille a pu se préserver, jusqu'à présent, du tumulte du tourisme estival. Elle participa, à l'instar de Paimpol, et ses marins en payèrent le prix fort, aux longues campagnes de pêche en Islande. En ce temps-là, près de 50 bateaux mouillaient dans l'anse de Paimpol, entre les îlôts de l'archipel de Saint-Riom et les bassins à flot du port "islandais". Cette épopée de pêche à la morue débuta dès le 18ème siècle où de nombreux marins s'engagèrent pour Terre-Neuve. De 1852 à 1935, la "pêche à Islande" verra 120 goëlettes naufragées dont 70 seront perdues corps et biens. Près de 2000 marins périront durant cette période où les familles réaliseront des "mémoires" en bois peint afin d'honorer les disparus. Portant les noms des navires perdus et la qualité de leurs équipages, ils étaient alignés dans le cimetière de Ploubazlanec. Bon nombre de ceux-ci se dégradèrent avec le temps et, afin d'en préserver le souvenir, l'ancien "Mur des Disparus" fit place, à la fin du 20ème siècle, à un ouvrage sans âme, banal et uniforme, d'où toute émotion à disparu, elle aussi ... Quelques-uns des anciens "mémoires" ont été préservés et s'abritent désormais dans la chapelle de Perros-Hamon.

bacs de claires à Pors Even ou Porz Evencale de Pors Even ou Porz Even

Accrochée aux flancs de la Pointe de la Trinité, la petite cale abrite les installations des ostréiculteurs locaux où se presse un petit monde vivant des produits de la mer. Une cale plus grande, tout à côté, est le domaine des pêcheurs côtiers. Devant et autour du port, sur la grève et autour de certains îlots, les anciens bacs de claires faits de granit rose abritent les huîtres destinées à une vente prochaine. Certains, faits le plus souvent des mêmes matériaux cachent d'autres trésors : araignées, tourteaux et homards bleus qui feront les délices des gourmets de la région.

îlots en face de Pors Even ou Porz Even

La pêche à la morue n'était pas la seule ressource des marins de Porz Even. La découverte de gisements de homards et de langoustes aux Roches-Douvres leur fera armer plusieurs bateaux dévolus à cette activité à la fin du 19ème siècle. Les embarcations d'aujourd'hui sont désormais équipées de moteur, la voile a disparu. La pêche a également changé et ce sont les poissons migrateurs qui font l'ordinaire des marins contemporains. Ils se sont désormais tournés vers la traque de la coquille Saint-Jacques et piègent dans leurs casiers les crabes et homards qui hantent les multiples rochers affleurant entre la Pointe de la Trinité et les Mez de Goëlo.

Si quelques-unes des maisons de Porz Even sont devenues des résidences secondaires, le village est encore imprégné de l'atmosphère du début du 20ème siècle. Il vit au rythme des marées, loin des bruits de la ville. Le calme qui y règne en toute saison est seulement troublé par le cri des goélands qui y trouvent abris et nourriture en abondance.

Suivez le chemin qui remonte vers la falaise d'ouest si la marée est haute. Prenez plutôt la plage, si la marée est basse : vous arriverez ainsi à la Pointe de la Trinité.

chapelle de la Trinité près de Pors Even ou Porz Even


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