Ploubazlanec

Pays des genêts, Ploubazlanec en tire le nom puisque la signification bretonne en est "pleraneg".

Elle s'étire sur 19 kilomètres de côtes, telle un pic s'élançant vers la Manche, en criques, falaises et plages aboutissant à la Pointe de l'Arcouest. Pays merveilleux s'il en est, il offre une diversité de paysages rarement atteinte en Bretagne, alliant la douceur de terres où le vert domine et de côtes de granit rose escarpées et sauvages le disputant au bleu d'une mer omniprésente.

Après avoir passé la Pointe de Porz Don en suivant le sentier, juste après Kerroc'h, remontez la ruelle menant vers la chapelle de Perros-Hamon. A l'intersection de la rue venant de Ploubazlanec vers Porz Even et celle menant à la grève de Launay, vous trouverez la chapelle de Perros-Hamon :

Au dessus du porche, une date : 1770. Ce n'est pas celle de sa construction (elle fut édifiée entre 1683 et 1728 dans le prolongement d'un chevet datant du 16ème siècle, sur des fondations plus anciennes encore, du 12ème siècle) mais celle où les statues qui en ornent la façade ont été intégrées. De même que certaines pierres ayant servi à la sacristie, elles ont été récupérées sur les ruines de l'ancienne chapelle de la Trinité. Perros-Hamon a recueilli les quelques "mémoires" de l'ancien "mur des disparus" qui furent épargnés par les intempéries. Assise au carrefour de quatre routes, la jolie chapelle ne voit plus passer que les voitures ... et parfois quelques fidèles. Surnommée Chapelle des Naufragés par Pierre Loti, elle fait l'objet d'un "Pardon" annuel.

Ploubazlanec, et ses anciens villages, doit sa réputation aux hommes qui en ont fait l'histoire mais aussi à sa configuration géographique : d'une part ancien port de pêche qui armait pour l'Islande à l'époque des grands voiliers et d'autre part bout du monde et ultime escale avant la traversée vers Bréhat.

Cette dernière dépendait d'ailleurs de Ploubazlanec de même que l'île Saint-Riom où fut fondée une première abbaye du même nom qui sera remplacée plus tard par l'abbaye de Beauport. Ploubazlanec verra fondre son territoire au cours des siècles, Bréhat puis Loguivy-de-la-Mer devenant finalement indépendants, le petit port blotti dans un repli de l'estuaire du Trieux se séparant de sa protectrice en 1945.

La chapelle de Perros-Hamon n'est qu'une des haltes que son passé de terre de marins a laissé. D'autres édifices furent les témoins sinon de la ferveur, du moins des espérances des familles de ceux qui partaient pour de longs mois. Si vous n'y êtes allé en passant par la grève de Porz Even, prenez alors la petite route qui mène vers la Pointe de la Trinité.

Sur un fond de mer d'un bleu intense où, au loin, se devine l'archipel de Bréhat, vous trouverez un monument aux allures de calvaire. Ce n'en est pas un et cet ouvrage insolite, sculpté sur toutes les faces et comportant des scènes religieuses mais aussi profanes est le "Pilier de la Vierge". Il s'agit d'un petit édifice dressé à la suite du décès d'un enfant de 12 ans, J.C Guillemot, trouvé mort sur la grève proche de Kerroc'h en 1690. Enfant de parents fortunés, ces derniers auraient voulu ainsi perpétuer sa mémoire.

Poursuivez en direction de la Pointe :

A deux cents mètres de là, sur son point culminant, dominant un tertre ouvert sur un panorama à 180 degrés, Croaz Pell fait face à la Manche. La Croix des Veuves (nommée ainsi par Pierre Loti ... et ce nom lui est resté) était le point de ralliement des femmes de marins à l'époque de la "Grande Pêche". Elles venaient ici attendre le retour des goëlettes dont les voiles déployées se voyaient de fort loin.

Tout en simplicité, cet édifice effilé a été érigé en 1714. Croyantes ou superstitieuses, les épouses, mais les veuves aussi, s'y donnaient rendez-vous afin d'implorer l'au-delà.

Elles avaient également un autre lieu où invoquer les "saints". Pour le découvrir, descendez donc le chemin qui va au bout de la Pointe de la Trinité.