Plougrescant

Il vous faudra une longue marche en longeant l'estuaire du Jaudy, passant par le village de La Roche Jaune, pour arriver à celle que l'on surnomme la "Presqu'île de l'Echappée Belle".

chapelle Saint-Gonery, Plougrescant

Sur ce territoire, le calme et la tranquillité sont les traits caractéristiques de Plougrescant, paroisse dès 1330, devenue commune indépendante en 1790. Cette impression vient sans doute du mysticisme qui se dégage encore d'un village dont le fondateur, Gonéry, moine guérisseur Grand-Breton immigré du 4ème siècle, semble toujours couvrir la citè de sa protection.

Arrivé avec sa mère Eliboubane sur cette côte sauvage, il entreprit d'évangéliser une petite communauté d'agriculteurs-pêcheurs qui n'ont pas cessé de le vénérer. La légende prétend qu'il repose dans un sarcophage du 8ème siècle, à l'abri de la chapelle qui porte son nom.

Celle-ci, est coiffée d'une flèche de guingois, en plomb, datant de 1612 mais restaurée depuis lors tout en gardant cette particularité.

Elle repose sur une tour datant du 10ème siècle.


La chapelle abrite des trésors d'un art déployé au 15ème siècle se révèlant par les peintures de la nef, une Création pudibonde, une Fuite en Egypte et d'autres épisodes bibliques qui en ornent les murs.


Un imposant mausolée datant de 1599 y chante la mémoire de Guillaume du Halgoët, ancien évêque de Tréguier, cotoyant une vierge blafarde taillée dans l'albâtre au 14ème siècle.

calvaire de Saint-Gonéry, Plougrescant

Dehors, le calvaire édifié en 1595 est le point de ralliement d'une procession s'en allant chaque printemps sur l'île Loaven, emmenant les reliques du Saint rendre visite à sa mère ... Les trois croix qui le composent représentent le Christ entouré du bon et du mauvais larron.

Terre seigneuriale appartenant aux Penthièvre et confisquée en 1420 par le duc Jean au profit d'Henri du Parc, seigneur de la Roche-Jagu, la petite commune tombera sous le joug de l'évêché de Tréguier au décès de ce dernier. Elle vivra pendant des siècles de la culture et de la pêche goémonière pour se tourner progressivement, au début du 20ème siècle, vers l'ostréiculture puis le tourisme naissant.


Il est vrai que pour cette dernière activité, elle ne manque pas d'atouts :

paysage de Plougrescant paysage de Plougrescant

La côte sauvage faite de rochers et de galets où le sable ne s'étend que dans de petites criques est un véritable dédale où le promeneur se perd facilement. Parsemée de sentiers, telle un labyrinthe, elle aboutit à l'extrême Nord à la Pointe du Château. Le territoire de Plougrescant se développe également au large. Plusieurs îles en font partie, toutes classées et protégées : Loaven, Itron-Maria, Er, Evinec, mais aussi l'île Verte et les îles Kerlabon.

Dans les landes, à l'abri de vallons ou derrière les arbres cachant jalousement les anciennes pierres, vous pourrez aller à la découverte des demeures qui y furent construites, il y a bien longtemps. Vous y trouverez peut-être le château de Kergrech dont les fondations datent du 12ème siècle, de Keralio en Plouguiel ou encore des manoirs de Gouermel, de Laouenan et de Kergrescant, construits à partir du début du 16ème siècle.

Les terres de la presqu'île ont été foulées, il y a bien plus longtemps encore, par quelques ancêtres celtes qui y laissèrent le menhir du Roudour ou encore le tumulus du Castel. Plus tard, ce sont des visiteurs romains qu'accueillit Plougrescant : il y subsiste de modestes vestiges d'une voie romaine qui menait à Tréguier.


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