Plouézec

Jusqu'au début du 20ème siècle, les 14 moulins à blé seront les moteurs d'un commerce florissant et des cultures annexes permettront également le négoce du lin et du chanvre. Bien avant le 18ème siècle, où l'on dénombrait alors 8 parcs et réservoirs, les grèves de Port Lazo découvraient, à marée basse, un grand nombre de tables à huîtres dont les produits seront déversés sur les marchés environnants.

Pointe de Plouézec et Port LazoPointe de Plouézec et Port Lazo

Au milieu du 19ème siècle encore, pas moins de 60 bateaux de pêche et de transport de sable mouilleront dans sa crique. Cette activité croissante provoquera la construction de la cale actuelle. Avant eux, déjà, pendant le blocus sous l'emprire napoléonien, les navires de commerce venaient s'ancrer à l'abri de la Pointe de Bilfot.

Aujourd'hui, ils ont été remplacés par les bateaux de plaisance et les embarcations à fond plat typiques du métier des ostréiculteurs.

Port Lazo en Plouézec

Sur les grèves découvertes à marée basse les parcs à huîtres s'étendent désormais sur près de quatre cent cinquante hectares, jusqu'aux limites de l'anse de Beauport. La production du précieux mollusque atteint cinq à six mille tonnes, selon les années !

Leur réputation n'est plus à faire pour ceux qui connaissent la région mais leur origine ne se sait généralement pas sur les tables qui les servent loin d'ici ...

Ce n'est qu'au 16ème siècle que le nom de Plouézec sera définitif. Successivement Plohozec, Ploozoc, Plouoc Goilou ou encore Ploo-Plooch Goilou durant le 13ème siècle, elle élira sa première municipalité en 1790.

Intimement liée à l'histoire de l'abbaye de Beauport qui, dans le passé, y étendait son domaine, Plouézec paraît avoir été un territoire oublié à l'époque des immigrations d'outre-manche. Aucune trace, aucun vestige, aucun écrit n'en fait mention. Le 9ème siècle laissera toutefois une empreinte sur l'un de ses villages, lui faisant ainsi prendre son nom : lors d'une des multiples tentatives d'invasion des anglais, les femmes de Plouézec et des environs massacreront les anglais qui gardaient la flotte mouillant près du rivage ainsi que les équipages encore à bord puis brûlèrent les navires qui n'avaient pu s'échapper. Le lieu de cette tuerie, Porz Lac'ho (port du massacre, en vieux breton) est l'actuel Port Lazo.

Malgré une existence ancienne (Plouézec est une paroisse indépendante dès la fin du 12ème siècle), le passé n'a pas laissé beaucoup de traces patrimoniales. Kerity et l'abbaye de Beauport en faisaient partie et leur fusion avec Paimpol rétréciront significativement son territoire et ses richesses architecturales, même si Beauport n'était plus que ruines. Seul un petit patrimoine religieux évoque le cheminement de la paroisse : les chapelles Saint-Riom (15ème siècle), Saint-Paul (16ème siècle) et Petit-Saint-Loup (17ème siècle) font partie des rares vestiges historiques. Le manoir de Goas-Froment, parfois appelé château, édifié à partir du 17ème siècle en est la seule demeure d'importance. Des vestiges des 17ème et 18ème siècle subsistent parmi les murs de quelques fermes disséminées dans les terres mais quatre croix seulement (dont l'une sur l'île aux Chèvres) rappellent la dévotion d'habitants ayant vécu sous l'assujettissement des chanoines de Beauport.

Le vent breton, omniprésent, permit d'exploiter jusqu'à 12 moulins à vent. L'un d'entre eux, le moulin de Craca, souligne cette vocation essentiellement agricole :

Plouézec : moulin de Craca

Dominant l'anse de Paimpol, il est le dernier représentant d'une lignée des 12 ouvrages qui ont fait vivre ses habitants durant des décennies.


Construit en 1844, il fut abandonné en 1928. Après une longue agonie le laissant à l'état de ruine, il renaît à partir de 1993 grâce à une poignée de bénévoles. En 1997, ses grandes ailes tournent à nouveau et en 2001 il est redevenu tel qu'à l'origine, produisant enfin à nouveau de la farine.

La qualité de sa reconstruction est le résultat d'une patience rare tant les détails y ont été respectés : la taille et le choix des pierres, assemblées avec minutie, est tel qu'aucun joint de mortier ou de chaux n'est visible sur ses murs extérieurs.

Regardez autour de vous : situé en un endroit privilégié où les vents soufflent parfois en tempête, au sommet du rocher dont il porte le nom, il offre un vue panoramique allant de la Pointe de Bilfot jusqu'à la baie de Paimpol et l'archipel de Bréhat.

Si vous n'y êtes déjà allé en venant de la Pointe de Minard, reprenez le chemin des douaniers afin de vous diriger vers la Pointe de Plouezec.


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