Tregastel, village préhistorique

"Trève du château" (treg castel, en breton) est à l'origine du nom de Tregastel qui dépendit longtemps de sa voisine, Pleumeur-Bodou. Elle est une des rares communes dont le nom n'a pas changé en près de mille ans d'existence : celui-ci existe depuis le début du 13ème siècle. Il provient, sans doute, de l'existence d'une ancienne forteresse sur son territoire, le château de Ploumanach aujourd'hui disparu.

rocher du Roi et île aux Lapins, Trégastel

Le blanc et le rose dominent dans cette petite ville qui s'est résolument tournée vers une vocation inspirée par la beauté de sa nature : le tourisme. Quoique ne s'étendant que sur 655 hectares, elle est bordée d'une côte ne faisant pas moins de 17 kilomètres. Pointes, criques et îlots s'y succèdent, offrant à chaque détour une vision nouvelle d'une station balnéaire qui s'est presque totalement détournée des terres. Ici, dès les beaux jours, plus question de calme et de rêverie au bord de la mer : la frénésie mercantile prend le pas sur toute autre considération ...

allée couverte de Trégastel

Il y a bien longtemps déjà, d'autres hommes ont apprécié le charme de Trégastel ... mais certainement aussi une situation favorable à leur établissement : la terre nourricière et une mer poissonneuse les ont amené à s'y fixer.

Quelques vestiges, dont les plus anciens remontent à 2000 ans avant notre ère, parsèment la lande. L'allée couverte de Kerguntuil en est le seul témoin encore en bon état.


Il s'agit d'une sépulture à entrée latérale d'une longueur de 9 mètres dont deux piliers sont sculptés, représentant sans doute la Déesse Mère.

dolmen de Trégastel

Le dolmen de Kerguntuil est, quant à lui, un des plus grands du Trégor : 20 tonnes pour une longueur de 6 mètres. Il sera aménagé en modeste habitation au Moyen-Age puis servira même d'étable jusqu'à la fin du 19ème siècle.

Il existait également une allée couverte sur l'île Renote, nommée ... Ti-al-Lia. Presqu'entièrement démantelée, il n'en subsiste que la dalle de couverture et 5 pierres disséminées sur le site en délimitaient sans doute l'ancien tumulus.

Deux autres menhirs se dressent encore ... discrètement ... au centre du bourg, près de la poste.

Si la population ne fut pas bien importante au cours de l'histoire de cette communauté, elle n'en fut pas moins régulière. C'est le 12ème siècle vit l'érection des premières pierres de l'église.

église de Trégastel

Elle subit des modifications jusqu'au 19ème et est caractérisée par un ossuraire du 17ème siècle destiné à recueillir, en général tous les 5 ans, les ossements des sépultures du cimetière, trop exigu pour accueillir les nouveaux venus ...

La chapelle Sainte-Anne des Rochers située près de la plage du même nom, construite en 1635 et agrandie en 1928, celle de Saint-Golgon (ou Gorgon) du 16ème siècle et agrandie au début du 18ème siècle et le Calvaire du Bourg datant de 1872 sont les autres édifices religieux qui vous raconteront l'histoire de Trégastel.

Le château de Costaérès sera probablement le témoin d'un passé, plus récent, qui suscitera votre curiosité : bien planté sur son île, dans un écrin de verdure, il semble sortir d'un conte des Mille et Une Nuits.

château de Costaeres, Tregastel

Un ingénieur polonais du nom de Abdank entreprit la construction, en style gothique, de la partie Est d'un édifice dont la première pierre fut posée en 1892. Il ne put aller au bout de son oeuvre, décédant en 1900.

Sa fille poursuivit toutefois celle-ci, en y faisant construire la partie Ouest. Son originalité en a fait l'une des cartes de visite les plus connues de la côte de Granit Rose.


Il faillit disparaître dans les flammes d'un incendie qui surviendra le 6 septembre 1990.


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