Plerin-sur-Mer

Idéalement située pour contrôler l'accès de la vallée creusée au cours des millénaires par le Gouêt et menant à Saint-Brieuc, Plérin-sur-Mer en est devenue la tour de garde. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si la Pointe du Roselier s'avançant vers la baie fut équipée, aux 17ème et 18ème siècles d'un corps de garde et d'un four à boulets. Les ruines de ces ouvrages ornent toujours ce site que vous traverserez en entreprenant votre découverte des côtes du Goëlo par l'ancien sentier des douaniers devenu chemin de randonnée.

Bien avant cette époque, déjà, nos ancêtres celtes avaient apprécié sa situation stratégique et transformé la Pointe en éperon barré. Plus tard, les Romains occuperont également les côtes et l'intérieur du pays, y édifiant des thermes et plusieurs villas dont il demeure quelques traces à Port-Hotel, Peignard, la Porte-Bréhaud, Couvran et la Ville-Gervaux..

Plérin devient paroisse en 1254 et va se développer essentiellement sur la rive du Gouêt. Le port du Légué, dont la construction commencera en 1405, en sera le moteur principal et l'épopée de la Grande Pêche n'y sera pas étrangère. Les 8 manoirs construits dans le pays du 16ème au 18ème siècle et le château de la Ville-Rault dont l'origine remonte au 17ème siècle attestent d'un intérêt évident pour la gardienne de l'estuaire. Bien que devenue banlieue de Saint-Brieuc, Plérin recèle encore d'autres vestiges du passé : pas moins de 6 chapelles s'y élèveront à partir du 15ème siècle et 7 moulins assureront l'approvisionnement en blé. Si vous traversez le port, vous trouverez encore près des quais d'anciennes maisons d'armateurs, édifiées, pour la plupart, au 18ème siècle.

Au départ du Légué, il vous faudra longer 13 kilomètres de côtes pour atteindre la prochaine commune : Pordic. Toujours par le sentier douanier, c'est en parcourant le bord de mer à partir du phare situé à l'embouchure de la rivière que vous longerez l'anse à la Vierge puis celle des Moines pour arriver à la petite Pointe de Châtel Renault dominant la plage Saint-Laurent. Plus loin, de la Pointe du Roselier, observatoire privilégié de la baie de Saint-Brieuc, vous pourrez observer la Manche s'engouffrant profondément dans les terres pour former l'anse d'Yffiniac. La mer nourricière s'y déverse en attirant une faune telle que le site est désormais classé en réserve naturelle. De là, le continent se répand en une pente tellement légère vers l'océan que le sable s'étend sur près de 7 kilomètres lors des grandes marées ! En face, vers l'Est, la côte de Penthièvre déroule ses falaises et ses criques en direction de la baie du Mont-Saint-Michel. A marée basse, les bouchots d'Hillion étalent leurs formes géométriques dont les couloirs sont sillonnés par une noria de tracteurs.

Poursuivez maintenant vers l'Ouest ; après Martin plage protégé par le rocher des Tablettes, la Pointe de la Horaine sera le dernier obstacle avant d'aboutir à l'une des plus grandes grèves des côtes du nord de l'Armorique : la grève des Rosaires. Celle-ci, prolongée par la plage de Tournemine qui appartenait dans le passé à la commune de Pordic, forme un bord de mer d'une longueur de près de 3 kilomètres où se ruent les amateurs de bronzette dès l'arrivée des beaux jours. A cette période, calme et sauvagerie des grands espaces n'ont plus cours : mieux vaut passer son chemin ...

Caméré, l'ancienne grève qui s'est fondue avec Tournemine, commence le territoire de Pordic.

Plus loin, du haut de ses falaises verdoyantes, jetez un coup d'oeil derrière vous : la baie de Saint-Brieuc et les côtes de Plérin s'éloignent lentement, au gré de vos pas !