le Fort La Latte en Plévenon

Première défense terrestre défiant l'envahisseur venant de la mer, bien planté sur une pointe rocheuse qui a vu toutes les tempêtes, le fort La Latte brave hommes et éléments depuis le 13ème siècle.

fort La Latte en Plévenon

Vous pouvez y accéder par deux voies différentes : en venant de Saint-Cast, vous poursuivrez le chemin de randonnée qui, de Port-à-la-Duc jusqu'au fort, vous permettra de longer la baie de la Fresnaye en passant par les petits ports que sont Port Nieux et Port Saint-Géran. A quelques centaines de mètres, au passage de la Pointe de la Sierge, vous découvrirez alors la forteresse. En venant de l'intérieur du pays et pénétrant dans le petit parc voisinant l'aire de stationnement aménagé pour les visiteurs, vous y accèderez par un chemin de terre ponctué en son sommet par le "Doigt de Gargantua". Ce menhir levé garde l'entrée d'un lieu privilégié : les landes sauvages menant le randonneur jusqu'au cap Fréhel.

fort La Latte en Plévenon

Protégé de la mer par des falaises abruptes, et de la terre par deux pont-levis, il a gardé l'essentiel de son architecture d'origine, même si les occupations successives qu'il a connues l'ont régulièrement dégradé. Le second pont-levis, visible ci-dessous, a été construit au bout d'une petite esplanade, aujourd'hui fleurie, qui constituait une première défense à découvert

fort La Latte en Plévenon

Cette qualité de conservation et de pittoresque qu'il a su préserver au cours des ans lui a valu d'être le théâtre de plusieurs films et non des moindres : "Les Vikings" et "Les Chouans" en font partie.


L'ouvrage actuel a vu son édification étalée sur les 13ème et 14ème siècle, sur les ruines d'un fort primitif construit en 937 pour défendre l'entrée de la baie par les envahisseurs Normands. Etienne Goyon de Matignon fera construire au 14ème siècle l'imposant donjon qui le domine, point de repère de tous les marins croisant au large, afin d'en compléter la défense pendant la guerre de succession. Auparavant dénommé château de la Roche-Goyon (du nom de la famille à laquelle il appartenait), il prendra le nom actuel, qui est celui du petit village qui y menait, en 1592, mais sera toujours surnommé du nom de ses bâtisseurs jusqu'à la fin du 18ème siècle. Partiellement détruit pendant les guerres de la Ligue, après un siège qu'il subira en 1597, Vauban le fait fortifier par Garangeau au 17ème siècle. Il sera notamment équipé d'un four à boulets et ses remparts parcourus du chemin de ronde seront encore fortifiés. De 1690 à 1715, le roi de France assurera le coût de restaurations et aménagements, les Goyon-Matignon étant toujours propriétaires des lieux. Le 20 octobre 1715, François de Goyon-Matignon épouse Louise Grimaldi, duchesse de Valentinois, prenant le nom de son épouse. C'est ainsi que les descendants d'une famille devenue princière sur le rocher de Monaco possèdent un peu du sang breton de leur lointain aïeul armoricain ...

Devenu propriété de l'Etat en raison de ses qualités défensives, il sera vendu aux Domaines en 1892 puis changera plusieurs fois de mains pour être finalement acheté en 1931 par la famille Jouôn des Longrais. Celle-ci en assure depuis lors un entretien et une mise en valeur constante.

Le donjon, pièce maîtresse d'un ensemble toujours à la merci des vicissitudes du temps, verra ses fondations rocheuses s'ébouler en 1997. Une patiente et périlleuse restauration de celles-ci, ainsi que de la toiture et des mâchicoulis, sera menée en 2004.

D'avril à juin, la végétation explose sur les landes qui le séparent du Cap Fréhel en un feu d'artifice de couleurs diverses provoqué par l'éclosion d'une flore typique de cette côte. Les sentiers qui la jalonnent, bordés d'ajoncs et de fleurs de toutes les couleurs, vous offrent une multitude de promenades dans une nature jalousement préservée.

fort La Latte en Plévenon

Poursuivez la découverte de cette nature sauvage et prenez le sentier qui borde la falaise : nous partons à la rencontre d'un des fleurons naturels de la Bretagne : le Cap Fréhel.

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